CINÉMA DE FESTIVAL, CINÉMA POPULAIRE : PRATIQUES CINÉMATOGRAPHIQUES EN AFRIQUE AU 21E SIÈCLE
Alors que Grigris, le film du réalisateur
tchadien Mahamat-Saleh Haroun, a obtenu le Prix Vulcain de
l’Artiste-Technicien, décerné par la C.S.T au Festival de Canne 2013, cette
reconnaissance laisse peut-être dans l’ombre d’autres pratiques cinématographiques
qui contribuent à diversifier l’écosystème d’un cinéma dont on souligne trop
souvent le manque de ressources et la difficulté d’accès. Pourtant, lors de la
23e édition du Fespaco, le plus grand festival panafricain du cinéma (23
février au 2 mars), les ministres de six états africains ont proclamé la
Déclaration solennelle d’Ouagadougou laquelle survient après la proclamation de
la Charte d’Alger en 1975 et du Manifeste de Niamey au Niger en 1982 qui
insistaient sur le rôle primordial de l’État pour le développement du cinéma en
Afrique. Cette nouvelle donne changera-t-elle les pratiques cinématographiques
en Afrique avec la création du Fonds panafricain du cinéma?
Entre Nollywood et Cinéma Numérique Ambulant,
entre téléréalité et autres séries qui s’épanouissent sur les écrans de
télévisions africains, entre chefs d’œuvre primés, reconnus mondialement et
célébrations du cinéma africain au cours de nombreux festivals (Vues d’Afrique,
FESPACO, FIFP, African Movie Academy Award, etc.), la réflexion de Boubaka
Diallo, réalisateur et promoteur de la structure de production, les Films du Dromadaire, reste pertinente : « Le cinéma dit populaire a indéniablement
enrichi le paysage audiovisuel du continent et il serait dommage d’arrêter ou
de renoncer à cette source de transmission de la culture. », reconnait-il.
Cependant : « On ne saurait répondre à la question de savoir « Quel cinéma pour
l’Afrique en ce début du XXIe siècle » sans poser le problème fondamental de
l’industrialisation du cinéma d’Afrique noire. Il nous semble qu’il faut aller
au-delà de cette considération qui est faite du cinéma comme d’un simple
divertissement. L’autonomisation et l’indépendance devraient constituer des
objectifs essentiels pour lesquels toutes les pistes - et hors-pistes - devraient
se croiser pour faire éclore un cinéma digne de l’ambition d’une Afrique
nouvelle qui veut se donner une image d’elle-même et offrir de nouvelles images
au monde. »
Il s’agira de réfléchir aux nouvelles
pratiques cinématographiques sur le Continent alors que nous sommes dans la
deuxième décennie du 21e siècle. Les thèmes suivants pourraient être abordés :
- Indépendance ou autonomie : le cinéma
africain comme entreprise culturelle
- Le facteur numérique : pratiques esthétiques
- Un cinéma nomade : home cinéma, cinéma
ambulant, etc. Analyse des pratiques, analyse des publics
- Que serait un cinéma populaire en Afrique?
- Cinéma africain et institutions
- Pratiques artisanales, pratiques
industrielles dans le cinéma africain, etc.
Le colloque se tiendra en même temps que le
Festival Vues d’Afrique (24 avril - 3 mai, 30e édition) et sera l’occasion pour
les participants de visionner des films inédits et de rencontrer les
réalisateurs invités.
Nous proposerons certaines activités en
partenariat avec le festival Vues d’Afrique.
Par ailleurs le colloque sera l’occasion du
lancement du site web : L’Afrique fait son cinéma (site en
construction).
Vous êtes priés d’envoyer vos propositions de
communication accompagnées de votre bio-bibliographie avant le 30 novembre 2013 à l’adresse suivante : cinepopcinefest@gmail.com
Pour tout renseignement s’adresser à :
Françoise Naudillon
Université Concordia, Montréal
Tel 1-514-848-2424- ext 7511
Courriel : cinepopcinefest@gmail.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire